Quand on parle de PMA, l’attention est automatiquement portée sur les procédures médicales pour aider un couple à concevoir. Personne ne fait attention à une autre composante qui s’avère être un véritable poids pour les couples, surtout la femme. Il s’agit de l’aspect psychologique qui prend racine dès lors que le couple n’arrive pas à concevoir. Bien plus qu’une simple procédure médicale, la PMA est un véritable parcours de guerrier pour tous les couples qui en arrivent là.
La psychologie du couple est fortement mise à l’épreuve lors de la PMA. Mais, c’est un aspect qui échappe aussi bien au personnel médical qu’au couple lui-même. Généralement, c’est une fois la procédure entamée ou au beau milieu de cette dernière que la pression psychologique devient de plus en plus forte. Comme toute procédure médicale, la PMA présente aussi un pourcentage de certitudes et de doutes.
Certains couples entament la procédure avec la certitude d’obtenir un résultat positif, mais ne se préparent pas à l’attente, à l’angoisse, et à savoir leur intimité quelque peu malmenée. Les troubles psychologiques commencent dès le diagnostic d’infertilité. Il s’ensuit une remise en cause totale du couple tant sur le plan individuel que commun.
Les conjoints se mettent dans un état de découragement, d’abattement avec à la clé un profond sentiment d’impuissance et de fatalité. Il peut même arriver qu’ils remontent à leurs propres origines dans le but de comprendre pourquoi cela leur arrive à eux.
La PMA se passe entre le couple et la médecine. Aussi déroutant que cela puisse paraître, cette méthode ne laisse presque plus de place à la vie intime du couple. Déjà à l’annonce de la terrible nouvelle selon laquelle le couple n’est pas en mesure de procréer, une tension psychologique s’installe déjà. Cette tension s’amplifie par le regard et les propos des proches et amis qui ne comprennent pas toujours le recours à la PMA. Il y a également un certain nombre de contraintes imposées par la procédure qui peuvent pousser le couple à mettre leur vie sur pause.
Pour les couples qui se sont peu renseignés sur la PMA, certains affirment ne pas s’attendre à tout ce qui sera fait. À un moment, la femme se sent un peu comme un rat de laboratoire sur lequel de nombreux tests lourds sont pratiqués. Après un ou deux échecs, beaucoup d’entre elles baissent les bras. Elles présentent des signes de dépression, d’anxiété et un bilan psychologique très proche de celui des femmes qui souffrent de maladies chroniques.
Du côté de l’homme, la charge émotionnelle est moindre, mais demeure tout de même intense. Au fil des mois que durent la procédure, l’homme se sent légèrement exclu. Et pour cause, la quasi-totalité des traitements et interventions se déroule sur la femme. Face au sentiment de cette dernière sur les autres femmes enceintes, l’homme n’est souvent pas en mesure de la conforter.
Le principal point positif qui puisse ramener l’harmonie au sein du couple est l’aboutissement de leur rêve de devenir parents. Mais en attendant, il est primordial d’instaurer le dialogue. D’une part, une communication franche doit s’établir entre les conjoints et d’autre part, une communication du même type entre les conjoints et un psychologue.
Le suivi psychologique du couple n’est pas à négliger au cours de la PMA. On n’est jamais bien préparé ni assez prêt pour cette aventure. Toutes les aides sont donc les bienvenues pour s’en sortir. Mais, le plus important est de se soutenir mutuellement et de ne pas faire taire ses angoisses. Il s’agit aussi d’une étape à franchir, et ce n’est qu’ensemble que le couple pourra y arriver s’il le souhaite vraiment.