Chaque jour, des centaines de millions d’utilisateurs d’internet visitent les sites pornos en ligne à la recherche d’une certaine forme de satisfaction. Leur imaginaire érotique est bien souvent préconstruit par ces films et par ce qu’ils voient sur ces sites. Ce qui conduit certains observateurs à s’adonner à des pratiques qu’ils auraient vues dans le but de reproduire la performance. Cette dernière est-elle constructive ou destructrice ? La réponse est dans la suite de cet article.
La pornographie est désormais accessible depuis les smartphones, chez vous ou à n’importe quel endroit. Certains adolescents et même des adultes voient en la pornographie, une forme d’éducation sexuelle. La finalité est qu’ils perçoivent la sexualité sans lien avec la relation amoureuse, car le déroulement des scènes est très formaté.
La pornographie impose de cette manière une certaine norme de performance, car les images qui sont présentées agissent sur notre subconscient. D’abord, ces scènes imposent une obligation de résultat. Il est ainsi noté chez les jeunes qui sont habitués à suivre des films pornos que la pénétration est au centre de la sexualité. De cette façon, les femmes sont appelées à forcément jouir en étant pénétrées. Ce qui implique que les hommes doivent obligatoirement les faire jouir en les pénétrant et jouir par la suite.
Il s’agit d’une autre manière de dire qu’à chaque rapport sexuel, l’orgasme doit être atteint tant chez l’homme que chez la femme. À tout ceci s’ajoute des positions et mouvements particulièrement dangereux ou risqués à reproduire. Un autre point non négligeable est la domination masculine. En effet, dans la plupart des films pornographiques hétérosexuels, l’homme apparaît comme le mal dominant.
Il est non seulement l’élément moteur, mais la femme lui est due. En pornographie, les scènes, quoiqu’écrites d’avance, montrent souvent la suprématie de l’homme sur la femme. La même situation se répète dans les relations sexuelles des amateurs de pornographie, où l’homme se retrouve dans l’obligation de jouer le rôle du machiste.
Ces performances, même si elles s’apparentent à des injonctions, présentent plusieurs points positifs. En effet, l’acte sexuel est un processus ouvert, créatif et ludique, où chacun des partenaires est appelé à improviser et découvrir l’autre.
Certaines scènes pornographiques présentent un pan entier de la sensualité et de l’érotisme en mettant en scène les caresses, la tendresse, l’exploration de l’autre et la fantaisie. Un processus devant aboutir à un plaisir partagé, à une jouissance complète des deux parties. Cette vision qu’offre la pornographie contribue de cette manière à avoir des relations sexuelles épanouies.
Cette performance n’est pas seulement constructive, car elle présente certains inconvénients. L’obligation de résultat imposée par la pornographie restreint l’acte sexuel à une seule et unique finalité qu’est la jouissance. Outre ce fait, cette injonction est synonyme pour les jeunes de source d’excitation, mais aussi d’angoisse.
Pour certaines adolescentes qui ont eu à suivre des films où les hommes prennent brutalement les femmes, la pénétration est parfois effrayante. D’autres se préoccupent de savoir si elles seront à la hauteur de certains gestes comme la fellation ou la gorge profonde. Pour les garçons, le souci est alors de parvenir à procurer de la jouissance à la fille, et cela peut se traduire par une grande ténacité.
Un autre aspect négligé est de vouloir à tout prix réaliser une performance vue dans ces genres de vidéo alors que son partenaire y est totalement opposé. D’un autre côté, la sexualité machiste souvent présentée dans les films pornographiques laisse croire que la femme est un objet sexuel. Les hommes s’imaginent que les femmes seraient toujours consentantes, et contentes de ce qu’elles subissent. Ceci enlève toute bienveillance, tout respect à la relation, et peut s’avérer destructeur.